Adrian Bobb est illustrateur, concept artist et cinéaste. Il a travaillé au Musée Redpath de McGill comme illustrateur scientifique ainsi que pour History Channel et Ubisoft (Assassin’s Creed), parmi tant d’autres, en tant que concept artist. Il a aussi produit plusieurs films indépendants dont Red Shift, récemment terminé et un court métrage présenté au festival Fantasia en 2010.
Adrian, comment vous êtes-vous intéressé à l’art?
Wow, question intense! Parce que j’étais intéressé à l’art avant de l’être de quoi que ce soir d’autre. Depuis que je sais tenir un crayon, je m’intéresse à l’art. En grandissant dans les années 90, les Teenage Mutant Ninja Turtles me faisaient un grand effet! Je ne dessinais que ça! Mon père m’a montré comment dessiner ma première Tortue Ninja et j’ai alors réalisé qu’elles avaient des corps! J’avais comprit! Ce n’étaient pas des têtes avec des trucs qui en sortent, c’était de vrais corps avec des torses. J’ai alors vraiment commencé à construire les personnages. Je me suis simplement intéressé à la conception de personnages, comme n’importe quel autre môme qui dessine des super héros sauf que je n’ai jamais arrêté. C’est la seule différence.
Crois-tu que ton milieu d’illustration et de concept art à influencé ta production cinématographique?
Bien sûr! Je pense que tous mes intérêts s’entre-aident. Parce que j’aime faire du cinéma, j’aime écrire pour le cinéma, et je fais beaucoup de concept art pour le cinéma, pour la télé et les jeux-vidéo. Ces choses fonctionnent ensembles. Au final, j’aime raconté des histoires, des histoires visuelles qui peuvent être regardées ou jouées.
J’adore les films. En grandissant, j’analysais presque chaque photogramme de mes films préférés. Les documentaires m’obsédaient et j’assistais auc cours de cinéma. Maintenant, au collège CDI, j’enseigne ces éléments cinématographiques. Comment raconté une histoire visuelle en n’étant pas plus dépendant d’un l’élément que d’un autre? C’est ce que j’aime à propos du cinéma: bien que j’adore tout contrôler lorsqu’il s’agit d’écrire ou de dessiner, au cinéma je suis forcé de coopérer avec des artistes différents. Les acteurs, les techniciens du son et de la musique, les costumier(e)s… Dans le concept art, on a pas l’opportunité de travailler avec les autres, c’est un travail prioritairement solo. Le cinéma l’entraîne vraiment dans un domaine plus vaste et j’adore ça.
Quelles sont tes influences lorsqu’il s’agit d’artistes, de réalisateurs, de films, de jeux…?
Le cinéma de la fin des années 80, début 90: Ridley Scott, James Cameron, ces gars là m’ont vraiment donné le goût… à cause de leur intérêt pour le détail. Leurs personnages et créatures… leurs histoires contenaient tellement de sous entendus, des choses évoquées sans être racontées. Ce genre de narration est géniale parce qu’elle est concentrée et pas trop indulgente. Pour immerger le public dans un univers, il faut d’abord le construire et ensuite choisir dans quelle partie de l’univers devra se dérouler l’action. Les films qui racontent tout ressemblent à des documentaires, des biographies, des leçons d’histoire qui n’ont pas d’histoires.
Les films comme Star Wars ont créé des mondes et ne vous donnent qu’un aperçu : « nous ne savons pas qui à créer ces navettes mais il y a une compagnie qui s’en chargeait. » Dans la vie, personne ne vous dit: « j’ai acheté cette voiture, elle vient de là, fabriquée par ci… » Personne ne vous donne toute l’information alors pourquoi le ferait-on dans les films!? J’aime lorsqu’il faut récoler les morceaux d’une histoire afin de comprendre ce qui se passe. C’est ce que j’aime dans la narration.
Je suis un fan incontestable de Chris Nolan pour cette raison. Ils ne vous donne pas toute l’information. Il essaie même de créer une confusion pour que le public veuille remettre les morceaux dans l’ordre. En autant que cela finisse bien et qu’on comprenne à la fin, j’adore la confusion! Parce qu’il ne suffit pas de regarder et d’absorber, il faut participer et se dire: « ah! Cette action se passe avant celle-là parce que ceci, cela… » Cela fait partie de ce que le public peut aimer et c’est souvent laissé de côté.
Je me rappelle que lorsque Inception est sortit, les critiques disaient: « Ce sera un film difficile parce qu’il est tarabiscoté et que le public n’aime pas être confus, bla, bla, bla… » Et finalement il a eut beaucoup de succès! Ça nous a montré que même si le public est confus, il peut trouver un plaisir à essayer de comprendre! Les gens aimaient en parler et avoir de longues conversations à propos du film.
Ma partie préférée a toujours été lorsque les accréditations défilent parce que l’on reste prit avec la dernière image qui donne envie de parler, d’en parler avec les amis. En grandissant, c’est ce que je faisais avec mon père, après un film, nous en discutions pendant des heures et trouvions des sens au film même lorsqu’ils n’étaient pas intentionnés. C’est ce genre de visionnement qui m’a inspiré la création.
Te considères-tu comme un réalisateur, un artiste de concept ou autre…?
Question difficile. Ce qui est drôle c’est que si je me concentre sur l’un, l’autre commence à me manquer. Avant de commencer Red Shift, je faisais beaucoup de concept art et de design pour McGill, pour les jeux vidéos et les films et j’adorais ça! Mais j’ai réalisé que je ne m’étais pas concentré sur le cinéma depuis longtemps alors j’ai fait Carrier, un projet à part. Je l’ai édité et terminé et puis j’ai réalisé que la réponse était positive et ça m’a encouragé à faire plus de cinéma et à raconter des histoires. Alors j’ai réalisé deux ou trois autres courts métrages indépendants puis j’ai voulu poussé plus loin et l’idée du long métrage s’est présentée à moi. Ça m’a gardé motivé pendant un moment et j’étais excité à l’idée d’y dédier beaucoup de temps et d’efforts. Maintenant je me considère plutôt comme un réalisateur, je suis dans ce mode là.
Ou est-ce que les gens peuvent trouver vos œuvres? Vous avez mentionné le Carrier et autre courts métrages. Ou peut-on les visionner?
Bien sur! Voici le site Vimeo qui contient mes premiers films et vidéos: http://vimeo.com/abobb , puis il y a mon site web: http://www.adrianbobb.com/ ou l’on peut trouver des liens pour tout ce qui n’est pas concept art. Red Shift peut aussi se trouver sur Vimeo. La première bande-annonce de Red Shift est sur la page Facebook: https://www.facebook.com/Redshift2013
Super! Merci beaucoup de nous avoir accordé cette entrevue. Visionnez le podcast avec Adrian Bobb ici:Episode 5 : Adrian Bobb (Cinéaste, Concept artist, et Illustrateur)